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J’ouvre le premier dossier. La Russie.
Mon régime remercie Judith. Son article de Vendredi passé m’a coupé l’appétit. Il a aussi dérangé ma nuit. Peut-être suis-je un garçon trop sensible. Que disait cet article? Il nous rappelait qu’il y a encore plein de barbares à travers le monde et qu’ils agissent en toute impunité. Plus précisément, Judith se faisait l’écho de crimes commis dans les provinces russes, où une bande de criminels dérangés piège les homos, jeunes et moins jeunes, en utilisant les réseaux sociaux (pas encore grindr mais quand même gaffez-vous si vous allez la-bas). Je ne reviens pas sur les détails. Ils sont abjects. Que peut-on fait contre des groupes qui agissent en toute impunité et qui ne sont pas inquiétés ? Effectivement, pas grand chose si l’on ne veut pas se mettre également hors la loi. Mais, il est peut-être intéressant de comprendre les racines du mal pour essayer de trouver des moyens d’agir. Ces attaques criminelles (je rappelle qu’il y a eu également des homicides précédés de tortures) ne sont pas totalement soudaines. Elles sont le résultat d’une campagne homophobes instillée dans les média russes par plusieurs politicien-nes-s. Nous avons tous vécus cette montée en puissance au travers des différents articles que Yagg a publié depuis quelques années à ce sujet. L’impunité avec laquelle les fondamentalistes et les skinheads ont attaqué systématiquement tous les rassemblements de nos amis LGBT russes depuis 7 ans n’est finalement rien d’autre qu’un blanc seing des autorités russes à casser du pédé. Puis a en tuer.
Mr Milonov, le député de St Petersbourg à l’origine de la loi réprimant la propagande gay dans sa région, puis, Mme Mizulina, une sorte d’Anita Bryand russe des années 2000 qui a porté le combat au niveau fédéral, sont incontestablement responsables d’une bonne partie de ce déchaînement de violence. Les auteurs des crimes dont Judith se faisait l’écho n’hésitent d’ailleurs pas à se porter garant de ce nouvel ordre moral homophobe. Certaines de leurs victimes ont à peine 15 ans.
Depuis que la « propagande gay » est en place au niveau fédéral, 6 homos ont été déjà arrêtés à Moscou et 4 hollandais à Mourmansk. Le gouvernement a besoin de prouver que cette loi était nécessaire, après tout, l’homosexualité est un fléau pour l’opinion russe, et par conséquent, il ne fait pas dans la demi-mesure: il l’applique. Beau bilan en à peine 1 mois.
Nos amis de San Francisco se sont réveillés au cours du week-end passé. Ils se sont décidés à lancer le boycott de la vodka Stoli et puis aussi des JO de Sochi. La vodka Stoli appartient à une société Luxembourgeoise. Elle est distillée en Lettonie. Mauvaise cible. Mais une vraie mauvais idée (à l’opposée d’une fausse bonne idée) car elle a eu pour effet de créer un emballement médiatique qui a surtout fait connaitre le fonds du problème.
Pour Sochi, je lisais récemment dans un média russe anglophone que beaucoup de russes craignent que le plus grand risque de boycott ne provienne … de la neige. Il faut dire qu’il n’y a guère que les huiles du CIO pour attribuer les jeux d’hiver à une ville mieux placée pour les jeux d’été. Peut-être que la présence de Poutine et les kilos de caviar apportés le jour du vote ont un peu aidé.
Boycotter les JO, c’est idiot et inutile (je réagis). On a vu le résultat en 1980. En plus, nous savons très bien que le boycott est impossible. Personne ne s’y risquerait. En tout cas, les Canadiens sûrement pas d’après ce qu’ils viennent de dire. Je reconnais que le boycott c’est surtout injuste et malhonnête envers les sportifs. Après tout c’est à eux et à eux seuls que revient l’unique décision de mettre quatre années de travail difficile à la trappe et peut-être une chance unique de médaille dans leur carrière.
Bien au contraire, il faut y aller en masse (j’agis). On va se serrer la ceinture, on va faire la queue 4h à l’Ambassade de Russie pour avoir le visa et on va à Sochi. Ah oui, ça c’est plus chiant. En plus, c’est risqué. On va sûrement prendre des coups et peut-être se faire arrêter. Allons défier les homophobes chez eux. Que risquons nous? Pas grand chose par rapport aux LGBT russes. Ils ne pourront pas nous faire virer de notre job et ils ne pourront pas nous retenir plus que quelques heures avant une éventuelle expulsion. Je ne veux pas entendre qu’une telle action mettrait encore plus à risque la communauté locale: on a touché le fond, celà ne peut-plus empirer. Ne nous mentons pas comme dit la réplique. Les LGBT sont attaqués, humiliés, insultés, viré, arrêtés et tués.
Courage mes ami-e-s. Allons-y.
Bref, qui m’aime me suive.
Et puis si c’est pas pour moi, allez-y pour encourager Blake à porter son pin’s Moscow Pride pendant la compétition ! Perso, je veux bien être celui qui lui accrochera Image may be NSFW.
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